Le Télégraphe CHAPPE de Sardières (Savoie)
Le télégraphe CHAPPE est un moyen de communication visuel par sémaphore sur de longues distances. Son inventeur Claude CHAPPE le mit au point en 1794.
Une ligne de télégraphie CHAPPE comporte deux stations terminales et des stations intermédiaires construites sur les points hauts du territoire, à vue directe l’une de l’autre, et distantes de 10 à 15 kilomètres.
La station de Sardières faisait partie des 125 postes de la ligne Lyon Milan et portait le numéro 22. En Savoie la ligne reliait le col de Sulpice au col du Mont-Cenis.
Une station CHAPPE comprend :
- Un mât vertical muni d’un régulateur pivotant et de deux indicateurs articulés aux extrémités ;
- Une salle de travail d’où l’opérateur, appelé stationnaire, observe les tours voisines et actionne la manœuvre du système de transmission ;
- Un local de repos.
La construction de la ligne Paris Turin sur laquelle se trouve la station de Sollières-Sardières fut lancée en 1805 et prolongée ensuite vers Milan et Venise.
Pour la communication, les signaux transmis utilisent la position verticale ou horizontale du régulateur et les 7 positions que peuvent prendre chacun des deux indicateurs aux extrémités du régulateur. Pour qu’un message soit transmis, il doit d’abord être codé par le directeur de la station de départ en utilisant le code télégraphique qui est un code numérique renvoyant aux pages et aux lignes des répertoires spéciaux. Les stations transmettent des nombres. A l’arrivée, le message en signes télégraphiques doit être décodé par le directeur de la station terminale avec le livre de code.
Le système dispose de 6 signaux de service et de 92 signaux de correspondance, ce qui permet d’avoir, à raison de 2 signaux par mot ou expression, un vocabulaire de 8464 mots.
Cette technologie a permis de pratiquement diviser par cinq le temps d’acheminement des messages, gain de temps considérable pour l’accès aux informations et la transmission des ordres aux armées.
L’Association d’Histoire, d’Archéologie et du Patrimoine de Sollières-Sardières prenant appui sur les archives de Turin a pu localiser les restes de la station de Sardières au Mollard-Fleury, à 2004m d’altitude et engager une action militante pour la reconstruction du poste qui dura une bonne dizaine d’années. L’opération a été rendue possible grâce à un plan de financement complexe faisant appel à la commune de Sollières-Sardières, à la Communauté de communes Haute Maurienne Vanoise, au Conseil Général de Savoie, au Parc National de la Vanoise, à la Région Rhône-Alpes, à l’Etat (Comité du Massif alpin), à la Fondation du Crédit Agricole, à la Fondation du Patrimoine qui avec ses partenaires comme Intermarché Mousquetaire de Modane Fourneaux ont ouvert une souscription auprès des particuliers et des entreprises.
Le poste de Sardières est aujourd’hui le seul poste réhabilité en montagne.
Le site : Le télégraphe Chappe de la Vanoise (Savoie) reprend du service et vous donne accès à une intéressante vidéo.