L’Eglise Saint Jean-Baptiste et la Chapelle Saint-Antoine de Bessans
L’église Saint Jean-Baptiste de Bessans est également très ancienne et participe aux « Chemins du Baroque ». Son clocher recouvert de plaques de cuivre fait partie des cinq clochers qui ont échappé à la destruction révolutionnaire en Savoie.
Cette église a été remarquablement mise en valeur par la messe télévisée du 20 juillet 2014 sur France 2. On notera en particulier au centre de la nef le grand calvaire (début XVIIème siècle) fixé au mur avec sa croix dont les extrémités trilobées portent les symboles des quatre évangélistes :
- L’homme représente l’évangile selon Matthieu,
- Le lion est le symbole de l’évangile selon Marc,
- Le taureau, animal emblématique du sacrifice, est le symbole de l’évangile de Luc,
- L’aigle représente l’évangile de Jean.
Saint Jérôme de Stridon nous enseigne qu’au-delà de la représentation des évangiles, les quatre vivants résument les moments essentiels de la vie du Christ :
« Le verbe de Dieu s’est incarné (l’homme), il a été tenté au désert (le lion), il a été immolé (le taureau) et il est monté au ciel (l’aigle) ».
La chapelle saint Antoine à Bessans : Bessans, à 1735m d’altitude, est légèrement à l’écart de l’itinéraire principal de franchissement des Alpes par le Mont-Cenis mais bénéficie d’une position stratégique sur l’itinéraire secondaire empruntant la vallée d’Avérole et le col de l’Autaret, le péage de Lanzo étant beaucoup moins onéreux que celui de Suze.
Cette situation et le fait que Bessans comme Lanslevillard aient appartenu, dès le XIVème siècle, à l’Abbaye de Saint Michel de Cluse ont favorisé le développement d’une importante communauté intellectuelle à Bessans avec notamment la présence d’artistes.
Amédée VIII, comte (1391-1416) puis duc de Savoie (1416-1439) favorisa beaucoup le développement des arts en invitant des artistes à sa cour et en acquérant des peintures flamandes.
C’est dans ce contexte qu’apparait la Chapelle saint Antoine, avec son clocheton de style roman. Elle date probablement du début du XVème siècle, les peintures intérieures qui décrivent le parcours christique ayant été réalisées entre le début du XVIème siècle et 1526, année d’exécution du plafond à caisson.
La vie et la passion du Christ sont présentées en quarante tableaux de l’Annonciation à la Pentecôte, sur deux registres. L’ensemble se lit de gauche à droite, en partant du registre supérieur sur le mur opposé la porte. Ces tableaux sont dus à des artistes anonymes qui témoignent d’une grande piété populaire et d’un souci du détail dans la représentation. Ainsi les bésicles portées par un apôtre (Mathieu ?).
La chapelle est dédiée à Saint Antoine ermite, protecteur des animaux domestiques et en particulier des mulets, dont une représentation à droite de la porte d’entrée accueille le visiteur.